đ§ De quelle maniĂšre le stress influence notre fonctionnement physiologique ?
DerniĂšre mise Ă jour : 3 oct. 2022
Jâai souvent eu lâoccasion de prendre en charge un patient qui me consultait pour une douleur forte et aiguĂ«.
Pendant lâinterrogatoire, nous avons constatĂ© quâaucun Ă©vĂ©nement physique marquant nâa Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© lors des 10 derniers jours.
Mais quand vient la question du stress au travail ou au quotidien, le patient rĂ©pond souvent sans hĂ©siter quâil traverse des semaines de stress et/ou de manque de sommeil.
Le stress a un effet sur le corps, et peut ĂȘtre la cause dâun TMS (trouble musculo-squelettique).
Mais concrĂštement, quâest ce qui change ?
đšđœââïž Philippe Davezies va nous Ă©clairer a sur ce sujet, par sa revue de plusieurs articles, notamment ceux Ă©crits par Rachel Yehuda.
Sur le plan biologique, le stress se traduit par la mobilisation de 2 modalités de réponses.
đđŒ La 1Ăšre rĂ©action intervient immĂ©diatement suite au phĂ©nomĂšne de stress : elle consiste en la libĂ©ration dâadrĂ©naline et de noradrĂ©naline par le systĂšme nerveux sympathique et la mĂ©dullosurrĂ©nale.
Ces 2 composĂ©s organiques joue un rĂŽle de mobilisation de lâensemble des ressources de lâorganisme en vue de rĂ©agir Ă la situation de stress.
đźâđš âĄïžLâadrĂ©naline provoque notamment une augmentation du rythme cardiaque et de la frĂ©quence respiratoire.
đđŒ La 2Ăšme rĂ©action, arrivant en lĂ©ger dĂ©calage, aboutit (aprĂšs un processus de libĂ©ration de neurotransmetteur) Ă la production de cortisol.
đ§ Le cortisol joue un rĂŽle dĂ©terminant dans l'Ă©quilibre du glucose sanguin et la libĂ©ration de sucre, Ă partir des rĂ©serves de l'organisme en rĂ©ponse Ă une demande accentuĂ©e en Ă©nergie. Il intervient Ă©galement pour freiner et apaiser la rĂ©action de stress.
Une Ă©tude compare des patientes en attente dâune chirurgie cardiaque, donc en Ă©tat relatif de stress, avec des personnes en bonne santĂ© mentale. Elle montre que le stress a tendance Ă diminuer le taux de cortisol et quâau contraire, on retrouve des taux de cortisol Ă©levĂ©s chez les personnes en bonne condition mentale.
Rachel Yehuda, en menant une étude chez les rescapés de la Shoah, remarque que si le systÚme sympathique (adrénaline et noradrénaline) reste activé, le taux de cortisol est bas.
Il y a donc un phénomÚne de désorganisation psychosomatique chez les personnes atteintes de stress post-traumatique.
A noter que la scientifique a mis en évidence la transmission intergénérationnelle de la baisse de la réactivité du cortisol chez les enfants dont les parents avaient dû affronter des situations dramatiques (Yehuda, 2001 ; Yehuda, 2008).
đââïž Le stress a donc un effet sur les composĂ©s organiques ayant un effet sur la libĂ©ration de sucres, sur le rythme cardiaque et la frĂ©quence respiratoire.
Il augmente Ă©galement le tonus musculaire de base des muscles, et peut ĂȘtre Ă lâorigine dâun TMS.
Il faut donc se protéger des phénomÚnes de stress qui nous menacent. Ils peuvent survenir dans d'innombrables situations. Identifier le stress est déjà un acquis qui permet de contrÎler ses conséquences négatives.
Mais lâactivitĂ© physique reste une solution efficace pour se protĂ©ger stress et de ses consĂ©quence