On le sait, un lien étroit existe entre l’apparition des troubles musculo-squelettiques et les conditions de travail modernes, que cela soit derrière un bureau ou une chaîne de montage.
Les TMS sont une source majeure d’invalidité, de diminution de la productivité et d’arrêts de travail.
⛓ Bien entendu, parmi les facteurs de risques classiques d’apparition de TMS, on retrouve les contraintes biomécaniques importantes, le port de charges excessives (chez les déménageurs par ex), les mouvements très répétitifs (chez les caissières par ex).
On retrouve également d’autres facteurs comme les vibrations ou le bruit qui peuvent faire partie intégrante du quotidien d’un travailleur (métier du bâtiment par ex).
Mais c’est aux facteurs non mécaniques liés au travail que nous nous intéressons aujourd’hui, et c’est la que s’introduit le terme psychosocial.
🙎🏼♂️🙍🏼♀️Les risques psychosociaux (RPS) désignent la catégorie de risques pour la santé mentale, physique et sociale engendrés par les conditions d'emploi, les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental. (INRS, 2019)
Il y a dans le quotidien de chacun d’entre nous des éléments de vie (situations, projets, conflits,etc..) qui font peser sur nous un risque d'alourdissement de la charge mentale.
Ces éléments, combinés, peuvent déclencher une douleur physique localisée, avec le risque de se chroniciser.
Quels sont ces RPS ?
Autonomie / Niveau de contrôle du travail : La capacité d’être libre dans l’accomplissement des tâches liées au travail et d’en avoir un contrôle relativement élevé
Satisfaction au travail : La reconnaissance de ce que l’on fait, avoir un impact objectif du fruit du travail est un des facteurs les plus importants. Elle dépend de ce que vous faites et de la manière dont les autres reconnaissent ce que vous faites.
Tâches monotones : Effectuer des tâches peu diversifiées peut alourdir la charge mentale et constitue un risque psychosocial
Manque de soutien social : Le manque d’interaction sociale, les conflits avec les collègues et l’isolement social peuvent être à l’origine d’un mal être mental impactant sur l’état physique.
Surcharge au travail : On ne manque malheureusement pas d'exemples de métiers au rythme de travail effréné : infirmiers, aide-soignants, livreurs, certains métiers de la finance..etc
La difficulté de dégager du temps pour se reposer ou exercer d’autres activités non professionnelles est à la source de nombreux maux, notamment le burn-out.
Ces risques psychosociaux déclenchent un phénomène de stress. Ce phénomène regroupe un ensemble de réactions physiques et physiologiques de l'organisme.
On peut mesurer le stress par des indicateurs objectifs, notamment par la mesure d’hormones du stress.
🔅 L'adrénaline reflète l’intensité du stress mental alors que la 🔆noradrénaline est plus sensible à une sollicitation physique.
D’autre part, la catécholamines et la cortisol forment un lien qui permet d’évaluer la relation entre le stress et la dégradation de l’état physique.
Ne nous étendons pas sur ce sujet. Nous avons déjà rédigé un article sur le rôle de ces hormones.
A retenir ici que le stress n’est pas qu’un mal être subjectif. C’est aussi la source d’un changement de sécrétion d’hormones.
Nous savons par ces indicateurs que le stress augmente le tonus musculaire, provoquant parfois un TMS, surtout au niveau des épaules et du cou.
📄 Une étude remarque que dans plusieurs grands groupes suisses, parmi les cols blancs (en gros ceux qui travaillent assis derrière un ordinateur), la fréquence des douleurs au cou et aux épaules chez les femmes est le double de celle des hommes.
🤷🏼♂️ On ne peut pas imputer cela à la faiblesse musculaire des femmes par rapport aux hommes car ces métiers ne sollicitent pas beaucoup de force musculaire.
Le type de fibres musculaires, la pression sanguine ou encore le taux d’hormones, différents entre hommes et femmes, pourraient expliquer en partie cette différence de prévalence de douleurs physiques.
📄 Une étude de Lundberg and Frankenhaeuser (1999), compare des femmes et des hommes qui ont le même âge, à des postes de responsabilités similaires, à travers des données issues de la réponse psychophysiologique au travail.
Déception 🤦🏼♀️ : aucune différence n’a été observée entre les femmes et les hommes pendant leur travail.
Par contre, on remarque un écart significatif à leur retour au travail !
La présence d’enfants à la maison semble être le facteur discriminant qui a été mis en exergue dans cette étude.
De manière plus globale, c’est la charge supplémentaire du travail non rémunéré (enfant, éducation, ménage) dans lequel les femmes sont généralement plus impliquées qui fait que leur charge est en moyenne supérieure à celle des hommes étudiés.
On explique ainsi cette différence de prévalence de douleur entre hommes et femmes.
Très peu d’études ont été faites sur la relation entre l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle et les TMS (troubles musculosquelettiques).
🕵🏽 Il serait bénéfique pour la prévention des TMS d’approfondir les recherches sur l’impact de cet équilibre pour mieux comprendre ce phénomène.
Ulf Lundberg (2002). Psychophysiology of work: Stress, gender, endocrine response, and work-related upper extremity disorders. , 41(5), 383–392. doi:10.1002/ajim.10038
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